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21 décembre 2021

Douce revanche... pour un rancunier

pavillon noir

Il y a environ vingt ans, lors d'un séjour en France, j'avais acheté un livre intitulé D'or, de rêve et de sang : l'épopée de la flibuste, 1494-1588, qui promettait d'être le premier d'une série racontant l'histoire des flibustiers. Or, la suite n'est jamais venue... Pourquoi? Parce que l'auteur fut peu après reconnu coupable de plagiat « partiel », comme le résume la professeure de littérature Hélène Maurel-Indart sur son site Plagiat.net. La victime fut Mickael Augeron, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines de l’Université de La Rochelle.

Si le professeur Augeron fut le seul plaignant dans cette affaire, je doute qu'il ait été la seule victime... ou à tout le moins, si la série s'était poursuivie, il y a fort à parier qu'il y en aurait eu d'autres...

Le plagiaire, Michel Le Bris, est décédé l'année dernière, voilà environ un an. Écrivain prolifique, il a laissé derrière lui une volumineuse production littéraire... dont cet ouvrage litigieux. On peut légitimement se poser la question si pour feu M. Le Bris, chevalier de la prestigieuse Légion d'honneur, commandeur des Arts et des Lettres, ce plagiat n'était qu'une erreur de parcours... ou si c'était une habitude. On pourrait évidemment arguer qu'il a fait beaucoup pour la promotion de la littérature du voyage, qu'il écrivait bien, que c'était un homme engagé, qu'il était sympathique, voire « formidable » comme l'écrivait un lecteur indigné par le billet d'un blog dont l'auteur retenait, comme moi, de la longue carrière littéraire du défunt, son plagiat qui entachait l'ensemble de son oeuvre. Oui, on pourrait facilement dédouaner M. le commandeur Le Bris, mais moi, je n'ai ni l'intention ni l'envie de le défendre ici... et voici pourquoi.

Moins de dix ans après l'achat de ce livre, j'étais moi-même victime d'un plagiat d'une ampleur sans précédent : tout le contenu du Diable Volant, incluant des textes de mes correspondants Jacques Gasser et Roberto Barazzutti, fut entièrement copier et coller pour former l'essentiel, et plus de 90%, d'un livre publié encore par un soi-disant journaliste nommé Jean-Jacques Seymour. Cet individu-là a eu assez de culot pour copier le tout puis de le restituer tel quel dans son livre, jusqu'aux fautes d'orthographes, tout en prenant bien soin d'effacer les noms des auteurs légitimes des textes qu'il a piratés... et évidemment toute référence au Diable Volant.

Cela ne lui a pas suffi, puisqu'il lui fallait affirmer haut et fort la paternité de l'ensemble, ajoutant ainsi le mensonge au plagiat. C'est son éditeur qui s'est chargé de cette ultime bassesse :

« En 5 ans, [J.-J. Seymour] a travaillé près de 6 000 documents, s’est rendu sur les lieux des batailles à Cuba, à Saint-Domingue, dans les musées qui portent témoignages à Boston, La Havane, Paris, la Barbade, la Jamaïque. Il a pu consulter des archives inexploitées. Les Chemins des proies consacrent ces années de recherche en offrant une autre histoire de la flibuste. »

Pourquoi, ne les ai-je pas poursuivis, lui et son éditeur? Pour une simple question d'argent... car comme tout le monde le sait, la Justice a un coût. D'ailleurs, ni le plagiaire ni son éditeur n'avaient fait cas des courriels de protestation que je leur avais écrits à l'époque (novembre 2010) dès que j'avais été informé du plagiat. Un silence qui en disait long, tant sur l'un que sur l'autre, ce qui n'a pas empêché un professeur de littérature bien connu ici, de m'écrire pour se porter pathétiquement à la défense de l'éditeur.

Si le livre imprimé ne semble plus exister depuis longtemps, on peut encore en acheter une copie numérique dans les pays de langue française, dont le mien et la France. Et par hasard, il y a quelques mois, j'ai finalement mis la main sur une copie au format PDF du plagiat en question, et j'ai pu enfin, par moi-même, constater toute l'ampleur de cet acte de « piraterie », de ce grand « copier/coller » exécuté par un menteur, un usurpateur du travail d'autrui, un homme indigne d'être honoré pour son travail intellectuel! Une Légion d'honneur avec ça?

Alors je l'offre ici, gratuitement, au lecteur, parce que — je suis bien obligé de le dire — j'en suis le véritable auteur, bien malgré moi :

Le lecteur pourra aussi comparer son contenu avec celui du Diable Volant tel qu'il apparaissait en 2008-2009, vers le moment du plagiat, et se faire ainsi une idée par lui-même de l'étendu de ce dernier :

Pour le reste, je demeure prêt à croiser le fer avec le plagiaire ou ses complices, éditeurs ou libraires qui continuent de faire de l'argent sur mes travaux, à mes dépens... évidemment s'ils en ont le courage... car si la Justice a un coût, je suis convaincu qu'Elle n'est pas pour autant... aveugle!