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26 avril 2021

Des flibustiers en mer Rouge (1691)

Mon dernier article publié sur ce blog faisait référence au pirate Henry Every. Il est bon de savoir que ce capitaine, ses associés et leurs hommes, dont plusieurs étaient des flibustiers, ne furent pas les premiers à se risquer à piller les sujets du Grand Moghol en mer Rouge. Avant eux, il y eut le capitaine George Rayner et ses compagnons.

À l'été 2020, j'avais rédigé quelques notes de recherche sur cette expédition antérieure à celle d'Every. C'était à la demande de Jacques Gasser, quelques mois avant son décès. Elles étaient destinées à lui servir pour la rédaction de son dernier projet, « Les pirates de l'océan Indien 1690-1730 ». C'est pour lui rendre une sorte d'hommage que je publie aujourd'hui les notes que je lui avais alors communiquées. Elles sont disponibles sur la nouvelle version du Diable Volant, maintenant hébergé sur Github, et qui est en reconstruction:

Pour la petite histoire, l'expédition de Rayner et de ses camarades en mer Rouge fut la seconde du genre entreprise par des flibustiers ayant armé aux Antilles. La première est à porter au crédit du capitaine Handley et de sa compagnie lors d'une rocambolesque croisière, beaucoup plus intéressante et intriguante (à mon avis) que celle d'Every ou de Rayner, histoire que je raconterai peut-être un jour.

16 avril 2021

Amateurisme, numismatique et piraterie

Le 1er avril dernier, l'agence Associated Press (AP) publiait une curieuse histoire touchant la découverte, au Rhode Island, de pièces de monnaie d'origine arabe, découverte remontant à plusieurs années déjà. Selon le « détectoriste » — et historien amateur — Jim Bailey, auteur de cette découverte, ces pièces proviendraient de la prise du Ganj-i-Sawai, navire appartenant au Grand Moghol, prise réalisée par le pirate Henry Every en 1695. Plusieurs médias américains, scientifiques ou non, ont relayé la nouvelle; je l'ai moi-même lue pour la première fois dans le Smithsonian Magazine. En France, également, d'abord Le Monde, puis Le Figaro, ont emboîté le pas à l'AP.

Même si cette histoire n'est pas un poisson d'avril — sauf pour les médias qui l'ont publié et qui sont eux les dindons la farce —, elle repose sur des hypothèses qui, lorsque l'on s'y attarde un peu, ne tiennent pas la route. C'est l'exercice auquel s'est d'ailleurs livré Oliver Hoover, curateur adjoint de l'American Numismatic Society (ANS), dans un brillant petit texte publié sur Pocket Change, le blog de l'ANS.

Nous avons ici la preuve, encore une fois — et toujours une fois de trop —, que l'expression « historien amateur » rime avec amateurisme. C'est dommage pour ceux qui pratiquent l'histoire, ou toute autre discipline scientifique, en amateurs avec méthode et rigueur.

Pour ce qui est du capitaine Every, il y a des choses beaucoup plus intéressantes à apprendre à son sujet, et que ne savent pas toujours nos confrères anglais, puisque publié en français. Je vous invite donc à redécouvrir un vieux texte de Jacques Gasser sur les pirates en mer Rouge, où vous y retrouverez le fameux capitaine Every.