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1 février 2022

Notes de lecture : revue Histoire(s) de l'Amérique Latine

Histoire(s) de l'Amérique Latine

Histoire(s) de l'Amérique Latine (HISAL)
Volume 15 : Le chemin des Amériques
10 articles (en français et en espagnol)
Nanterre: Association HISAL, 2022
https://hisal.org/revue/issue/view/29


Les revues savantes, peu importe le domaine d'étude, sont très souvent difficiles d'accès pour le public en général : il faut soit payer une souscription soit être abonné à une institution (généralement une bibliothèque) qui elle-même aura acheté une telle souscription. Lorsque l'on sait que la plupart de ces revues ne rémunèrent même pas les auteurs pour leurs textes (car publier dans une revue savante c'est souvent plus une question de prestige que d'argent), on peut se demander à qui tout cela profite. Est-ce parce que payer pour quelque chose rassure quant à la qualité du « produit »? Je ne sais pas. Quant à moi, j'estime que, si un auteur n'est pas payé pour le fruit de son travail, celui qui le publie doit rendre ce travail accessible à tous gratuitement. Je ne veux toutefois pas polémiquer là-dessus. Mon intention est de présenter ici, en quelques lignes, une revue savante, dont les éditeurs ont choisi cette voie de la gratuité, et il y en a de plus en plus. Avant d'aller plus loin, je dois toutefois ici prévenir le lecteur... et faire ce que l'on appelle, en jargon administratif et juridique, ma « déclaration d'intérêts » : l'an dernier, la revue dont je parle a publié l'un de mes textes. Voilà c'est fait!

Comme son nom l'indique, la revue Histoire(s) de l'Amérique Latine (HISAL) publie des textes relatifs à l'histoire de l'Amérique latine, mais dans une perspective très large englobant plusieurs disciplines, « qu’il s’agisse d’histoire politique, sociale, économique ou culturelle, d’histoire des idées ou des mentalités, de civilisation, de sociologie, d’anthropologie, d’ethnologie, d’art et de sciences ou de linguistique ». Pour sa quinzième édition, HISAL propose un dossier thématique intitulé « Le chemin des Amériques : explorations, collectes et interprétations ». Comme l'expliquent Pascal Monge et Riviale, dans leur introduction à ce dossier thématique : « Au-delà des frontières et des langues, une Europe savante a imaginé les Amériques et les a interprétées. Cette image est donc le résultat de visions différentes, issues d’histoires nationales, de valeurs culturelles, artistiques ou religieuses propres, et d’une présence coloniale – ou de son absence. » Ce sont ces interprétations multiples qui sont re-visités au fil des neuf textes composant le dossier thématique.

Tout cela n'a apparemment que peu à voir avec l'histoire des flibustiers. Peut-être, mais il faut savoir qu'à l'occasion, ces derniers ont aussi ramené de leurs pillages des objets qui se sont retrouvés dans les « cabinets de curiosités », ces collections privées formées par plusieurs érudits au XVIIe siècle, qui, en quelque sorte, préfigurent nos musées modernes. Dans son épilogue à L'Enfer de la flibuste (2021), Frantz Oivié montre, en effet, que quelques perles que certains Indiens de Californie rayaient pour en faire des parures, furent vendues par un flibustier revenant de la mer du Sud à un missionaire jésuite à Cayenne, et que ce dernier envoya ces « curiosités » en France à certains de ses correspondants, érudits comme lui.

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